Le fumeur d'opium, collage numérique. 2014 |
Crépuscule
Solubles
dans l’air du temps,
Les
volutes bleutées d'un très vieux fumeur chinois
Croisent
le long du fleuve rouge.
Oublieuses
de leurs origines,
Fiévreuses
de tant d'opium inhalés et de songes entrevus,
Elles
ouvrent les portes de la nuit,
Voilent
la réalité d'une étamine de soie marine.
Assis
au bord de la route, dans les hamacs,
Les
anciens fument le tabac gris,
Des
plantations des hauts plateaux.
Ils
emplissent leur pipe à eau,
Sifflant,
gargouillant joyeusement,
Et
chevauchent d’incertains paradis,
Où
des chimères polies, dansent.
Elles
dansent et leurs sourient,
Étoiles
lointaines des imageries de leur enfance.
Les
femmes cuisent le repas du soir,
Industrieuses,
précises, efficaces,
Tandis
qu'inexorablement,
Les
eaux ocres, saturées d'argile,
Déroulent
leur cours à la pupille incandescente.
Le
poisson carpe, vieux de mille ans
Y
nage, invisible et souverain.
Il
a sur sa joue lisse, un cil unique,
Long
comme tous les bras du fleuve réunis.
Il
sait d’instinct tout ce qui s’y passe,
Il
comprend les âmes sans les juger.
Le
majestueux poisson-chat défie des contraires,
Délie
les rubans aux momies fatiguées,
Libère
l’énergie des mondes assoupis,
Vole
au dessus des limbes, libéré de tout souci.
Anélias.B
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